La loi n° 2014-110, dite loi “LABBÉ” du 6 février 2014, encadre l’utilisation des produits phytosanitaires sur l’ensemble du territoire national.
Depuis 2017, elle interdit les usages de produits phytosanitaires à l’ensemble des personnes publiques
Depuis 2019, les produits phytosanitaires de synthèse sont interdits d’utilisation et de stockage par les jardiniers amateurs
Deux ans après, la Société Nationale d’Horticulture de France (SNHF), a souhaité connaître l’impact de la mise en œuvre de cette loi sur les pratiques de jardinage.
Précaution méthodologique : Un questionnaire ouvert à tous les jardiniers a été diffusé en ligne à l’échelle nationale ; le corpus présente quelques différences avec la structure de la population Française (INSEE).
Les tranches d’âge plus jeunes sont sous-représentées de 22 points. Les « 55 ans et plus », avec 66 %, sont surreprésentés dans le corpus alors qu’ils ne comptent que pour 44 % de la population. Les jardiniers qui ont répondu au questionnaire ont un niveau d’étude plus élevé que celui de la population française, notamment en ce qui concerne la catégorie des bac +3 et plus (52 % contre 20 %). La principale vocation du jardin est alimentaire pour 74 % du corpus, viennent ensuite les vocations de loisir (59 %), d’esthétique (55 %).
- 91 % des jardiniers interrogés sont d’accord avec cette évolution dans les produits autorisés pour les jardiniers amateurs.
- Il n’y a pas de lien significatif entre l’utilisation de pesticides en 2021 et la vocation du jardin ou la motivation de jardinage.
- Avant la mise en œuvre de la loi Labbé, 70 % des répondants jardinant depuis plus de 2 ans n’utilisaient pas de pesticides. Parmi les personnes qui utilisaient des pesticides avant leur interdiction et parmi les jardiniers jardinant depuis moins de deux ans seuls 16 % en utilisent encore. 5 % des 2118 jardiniers utilisent encore des pesticides en 2021 (stock, achat sur internet).
- Les jardiniers jardinant depuis moins de 2 ans utilisent significativement moins (2 %) de pesticides. Ceux qui jardinent depuis plus de 10 ans sont ceux qui en utilisent significativement plus (20 %).
- Les techniques davantage utilisées depuis l’entrée en vigueur de la loi Labbé sont : le jardinage en fonction des réseaux telluriques, le jardinage en lasagne, la culture en butte et le jardinage avec la lune. L’utilisation privilégiée de ces techniques n’a pas de lien significatif avec l’âge, l’expérience de jardinage ou encore l’activité professionnelle.
- L’arrachage manuel est largement utilisé comme technique de désherbage (92%), suivi par l’eau de cuisson (22%) et le vinaigre (15%).
- Les techniques dites “empiriques” comme le marc de café, les cendres ou les coquilles d’œufs sont majoritairement utilisées pour lutter contre les insectes et les maladies. Les produits achetés en jardineries sont utilisés par 26 % des jardiniers.
- Parmi la liste des produits autorisés, les plus connus et utilisés sont le savon noir et la bouillie bordelaise. Les produits de biocontrôle sont peu connus par les jardiniers. Pour ceux qui les connaissent, mais ne les utilisent pas, la raison la plus citée pour chacun de ces produits est qu’ils ne sont “pas nécessaires dans leur jardin” puis vient le “manque de connaissance”.
- 1 jardinier sur 2 utilise les purins.
- Les principales préoccupations des jardiniers sont le mildiou, les mauvaises herbes et les mollusques. Ces préoccupations sont en lien avec les conditions météorologiques de l’été 2021 qui ont favorisé le développement des champignons, et la prolifération des limaces et escargots.
Source : Jardiner autrement– SNHF
