Développement durable

Pollution numérique : de quoi parle-t-on ?

25 avril 2023

pollution-numérique

Les concepts de pollution numérique et de sobriété numérique ont émergé très rapidement dans le débat public ces derniers mois.

La pollution numérique, également appelée pollution digitale, est l’ensemble des pollutions induites par l’utilisation des technologies numériques.

Les causes de la pollution numérique sont multiples. Tout d’abord, la fabrication des appareils numériques nécessite des ressources naturelles, comme des métaux rares, qui sont souvent extraites dans des conditions peu respectueuses de l’environnement. Ensuite, l’utilisation de ces appareils nécessite une grande quantité d’énergie, produite en grande partie par des centrales électriques polluantes. Enfin, le traitement des déchets électroniques est souvent mal géré, conduisant à des émissions toxiques dans l’air, l’eau et les sols.

Son ampleur est déjà considérable. Selon une étude de l’Union Internationale des Télécommunications, la quantité de déchets électroniques générée chaque année dans le monde est estimée à plus de 50 millions de tonnes. En outre, l’empreinte carbone de l’industrie numérique représente environ 4% des émissions de gaz à effet de serre, soit autant que l’industrie aérienne.

Mais ce qui alerte vraiment l’opinion ce sont les récentes études de prospective. Quand on voit émerger des concepts de smart buildings, de smart cities ou encore de smart grids qui reposent sur le numérique et les objets connectés ; que la transition écologique de grands secteurs comme l’agriculture, l’alimentation ou la mobilité semble également passer par des applications, des capteurs connectés et des robots , on se doute bien  que la pollution numérique va augmenter significativement. A ce titre, l’ADEME et l’Arcep ont rendu public en les résultats de leur étude sur l’empreinte environnementale du numérique en France à l’horizon 2030 et 2050.

A horizon 2030, si rien n’est fait pour réduire l’empreinte environnementale du numérique et que les usages continuent de progresser au rythme actuel, le trafic de données serait multiplié par 6 et le nombre d’équipements serait supérieur de près de 65 % en 2030 par rapport à 2020, notamment du fait de l’essor des objets connectés. Il en résulterait des augmentations, entre 2020 et 2030 :

  • de l’empreinte carbone du numérique en France : environ + 45% (pour atteindre 25 Mt CO2eq)
  • de la consommation de ressources abiotiques (métaux et minéraux) : + 14 %
  • de la consommation électrique finale en phase d’usage : + 5 % (pour atteindre 54 TWh par an). 

 

A horizon 2050, si rien n’est fait, l’empreinte carbone du numérique pourrait tripler entre 2020 et 2050.

L’étude met en évidence qu’un des enjeux environnementaux majeurs du numérique, outre son empreinte carbone, est la disponibilité des métaux stratégiques et autres ressources utilisées pour la fabrication des terminaux (principalement téléviseurs, ordinateurs, box internet et smartphones mais aussi objets connectés dont l’impact est grandissant).

Pour réduire l’impact environnemental du numérique dès 2030, des leviers d’action sont déjà identifiés :

Un des leviers d’action est la mise en œuvre de politiques de « sobriété numérique », qui commencent par une interrogation sur l’ampleur du développement de nouveaux produits ou services numériques et une réduction ou stabilisation du nombre d’équipements. L’allongement de la durée de vie des terminaux, en développant davantage le reconditionnement et la réparation des équipements est un axe majeur de travail, tout comme la sensibilisation des consommateurs à ces enjeux.

De la même manière, afin d’améliorer notamment l’efficacité énergétique, l’écoconception doit être systématisée : pour les terminaux, mais aussi pour l’ensemble des équipements (infrastructures de réseaux et centres de données), ainsi que dans le cadre des modalités de déploiement des réseaux et services numériques.

 

La mise en œuvre de l’ensemble de ces leviers permettrait de réduire l’empreinte environnementale du numérique d’ici à 2030 : jusqu’à -16% pour l’empreinte carbone par rapport à 2020.

 

 

Sources :  ADEME – Horizons F – Medef – Mazars

Découvrez plus d’articles

Abonnez-vous à notre newsletter

Inscrivez-vous pour plus de contenu

Les actualités de nos filières tous les 15 jours

Copyright © 2024 Divi. All Rights Reserved.