Développement durable

Traité mondial sur la pollution plastique 

18 juillet 2023

La France a accueilli la deuxième session des négociations sur le traité international sur la pollution plastique. Que retenir ?

 

175 pays se sont réunis du 29 mai au 2 juin à Paris pour débattre de leurs ambitions sur un futur accord multilatéral. L’objectif de ce Traité : limiter la pollution du plastique par la mise en place d’un « instrument international juridiquement contraignant » pour 2024.

 

La pollution plastique a été largement documentée ces dernières décennies. Selon le dernier rapport du Giec, ces millions de tonnes déversées chaque année dans la nature contribue à l’effondrement de la biodiversité, pourtant essentielle pour lutter contre la crise climatique. Rien qu’en 2019, 460 millions de tonnes de plastiques ont été produites, générant 353 millions de tonnes de déchets, dont moins de 10% sont actuellement recyclées et 22% sont abandonnées dans des décharges sauvages, brûlées à ciel ouvert ou rejetées dans l’environnement, selon l’OCDE.

 

 Le recyclage plastique dédramatise, en quelque sorte, son utilisation. Pourtant, celui-ci se fabrique à partir de 99% de carburant fossile. Ce qui explique pourquoi, en France, cette substance ne se recycle qu’à hauteur de 27%. Nathalie Gontard, chercheuse à l’INRAE précise qu’un plastique recyclé ne peut être reproduit à l’identique. Ainsi, il va servir à la création d’autres objets dont le plastique n’est pas le matériau principal.
Par exemple, une bouteille plastique ne va pas pouvoir donner vie à une autre bouteille mais va contribuer à la création d’objet qui n’est pas composé entièrement de plastique.

 

Durant les pourparlers à Paris, des désaccords prévisibles se sont fait entendre. La coalition de haute ambition et les pays jugés plus tolérants envers l’utilisation du plastique s’opposent. Malgré les tentatives de la coalition, les pays pétroliers, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et les entreprises consommatrices ou productrices de plastique ont cherché à bloquer les avancées du débat. Parmi ces acteurs défavorables à des règlementations contraignantes, des lobbyistes de grandes marques étaient présents. Parmi elles, Coca-Cola, Nestlé, Lego, ou encore Danone. Beaucoup ont pris part au débat.

 

Les 175 pays ont finalement voté une résolution ouvrant la voie à un traité mondial de lutte contre la pollution plastique. Ce texte juridiquement contraignant est considéré comme la principale avancée en matière d’environnement depuis l’accord de Paris en 2015.

 

“Aujourd’hui, nous écrivons l’Histoire. Vous pouvez être fiers”. Sous les salves d’applaudissements, le ministre norvégien de l’Environnement, Espen Barth Eide, président en exercice de l’ANUE, n’a pas caché sa joie. La plus haute instance internationale sur l’environnement a en effet adopté, le mercredi 2 mars, une motion créant un “Comité intergouvernemental de négociation” chargé d’élaborer un texte “juridiquement contraignant” d’ici 2024 contre la pollution plastique. Un accord “historique” pour les 175 pays réunis depuis le 28 février à Nairobi, au Kenya.

 

Reste que le traité, qui avait reçu le soutien d’Emmanuel Macron lors du One Ocean Summit début février, va faire l’objet de longues négociations. Ces dernières doivent débuter au deuxième semestre 2023 à Nairobi avec pour objectif de conclure fin 2024.

 

 

Sources :  Vie publique, AFP, Le monde , Novethic , CS

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