En 2009, dans la continuité de ces travaux, des chercheurs du Stockholm Resilience Centre identifiaient neuf limites planétaires à ne pas franchir pour préserver un « espace de développement sûr et juste pour l’humanité ». Ces neuf limites se fondent sur l’évolution de neuf phénomènes complexes et interconnectés : le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, la perturbation des cycles biogéochimiques de l’azote et du phosphore, le changement d’usage des sols, l’utilisation de l’eau douce, l’acidification des océans, l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique, l’augmentation des aérosols dans l’atmosphère et l’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère. Le dépassement des limites de « fonctionnement sûr » pour chacun de ces phénomènes peut provoquer des transformations en chaîne, potentiellement irréversibles, et déstabiliser l’équilibre planétaire, jusqu’à rendre la planète invivable pour l’homme.
Lorsqu’une limite planétaire est dépassée, cela impacte directement l’équilibre du système Terre actuel et menace la vie sur Terre. Cela peut entraîner des changements majeurs et irréversibles dans le fonctionnement de la planète, comme la perte de la glace polaire ou la déforestation.
Ce concept est de plus en plus reconnu et intégré dans les réglementations au niveau international, européen et français.
En 2023, 6 des 9 limites planétaires ont été dépassées avec des conséquences majeures :
Changement climatique :
- Risque élevé de déclenchement de points de basculement climatiques irréversibles (fonte des calottes glaciaires, dégel du pergélisol, etc.)
- Exposition de dizaines à centaines de millions de personnes vulnérables à des températures extrêmes, soulevant des enjeux de justice sociale
- Impacts majeurs sur les écosystèmes et la biodiversité
Intégrité de la biosphère (perte de biodiversité) :
- Effondrement des écosystèmes et des services qu’ils rendent à l’humanité
- Perturbation des cycles biogéochimiques essentiels (azote, phosphore, etc.)
- Menace pour la sécurité alimentaire et la santé humaine
Cycles biogéochimiques de l’azote et du phosphore :
- Eutrophisation des écosystèmes aquatiques
- Pollution des nappes phréatiques et des eaux de surface
- Impacts négatifs sur la biodiversité et la qualité de l’eau
Utilisation mondiale d’eau douce (eau verte et bleue) :
- Risque de pénuries d’eau potable et d’irrigation pour l’agriculture
- Dommages aux écosystèmes aquatiques
- Conflits potentiels autour de l’accès à l’eau
Changements d’utilisation des terres :
- Déforestation, perte d’habitats naturels et d’espèces
- Perturbation des cycles biogéochimiques et du climat
- Impacts sur la sécurité alimentaire
Nouvelles entités et pollutions chimiques :
- Contamination des écosystèmes et de la chaîne alimentaire
- Risques pour la santé humaine et animale
- Perturbation du fonctionnement des écosystèmes
Schéma 1 : les neuf limites planétaires du cadre de 2015 actualisé en 2022 (à gauche)
Schéma 2 : les neuf limites planétaires du cadre de 2023 (à droite)
Source : Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, Novethic, National géographique, Bon pote.
